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Édito, août 2021.

Quelques années après avoir acquis cet étrange coffret des Stones pour l’euro symbolique chez un soldeur random, je me décide en ce jour d’ennui mortel à caler l’un des quatre DVD du zinzin dans le lecteur prévu à cet effet. Bordel ! ça commence à peine que j’ai déjà mal pour eux ! C’est du 2002, tournée promo d’un énième « best of », Jagger massacre Otis Redding en se trémoussant sur une scène de la taille d’une piste d’atterrissage d’A380, Keith Richards pose comme ça foutrait la honte aux mecs de Poison, quand, backstage, Ron Wood explique la larme au groin qu’il est sobre depuis dix semaines, et que c’est formidable…

Les Stones, je les ai vu sur scène à deux reprises. Sur invitations, je précise. La première fois c’était assez parfaitement nul, j’avoue. La seconde en revanche, j’étais tellement bourré que je suis tombé raide dès l’entame de Start Me Up… C’est simple, m’ont Shut Me Down dès le riff d’intro ! Là-dessus un golgoth de la sécurité m’a sorti des vapes en m’annonçant du haut de ses cent trente kilos de trisomie 21, qu’il était, sans rire, « strictement interdit de dormir pendant le concert » ! Putain, tu raques cent cinquante balles le tickson et tu peux même pas pioncer sur ton strapontin !

Clairement, en y repensant, « Le Nouveau Monde » était déjà dans la place, l’allait pas falloir attendre longtemps avant qu’il n’exprime son plein potentiel de fils de pute.

Alors comme ça il s’agirait de faire preuve de civisme, d’être responsable, de ne pas se comporter en enfant capricieux, de faire passer l’intérêt général avant son petit confort personnel, de ne pas sombrer dans l’obscurantisme, d’aller de l’avant ensemble, et, pourquoi pas, de chanter La Marseillaise, comme d’une seule voix, celle de son maître ?

Venant de la part des mêmes têtes de cons qui n’ont de cesse de dissocier la population française en « premiers de cordée » et « ceux qui ne sont rien », de brader les infrastructures stratégiques du pays financées par l’argent public à des capitaux étrangers, en nous beurrant la raie avec el famoso « ruissellement vers le bas », d’envoyer bosser le prolo (pardon: « Ceux qui sont au front », car « nous sommes en guerre ») en pleine pandémie avec pour seul équipement sa bite et son couteau, et de hurler à la cyberattaque émanant du Kremlin dès qu’un serveur de l’Éducation Nationale sous Windows XP se plante la gueule, non seulement ça ne manque pas de sel, mais ce serait pas si honteux, ç’en deviendrait poilant.

Nous sommes donc exhortés d’obéir à une bande de gugusses jouant à un jeu particulièrement glauque, prenant corps en une sorte de « Jacques a dit » de la démagogie sanitaire pilotée par la Sainte-Burne de l’Élysée, et adoubée, comme il se doit, par les relais médiatiques nationaux, avec un sérieux, une gravité im-per-tur-bable. Un an et demi qu’on se tape le remake médico-neuneu de « Le jour se lève et les conneries commencent », et en face y a aucun malaise, nan-nan, ça glisse comme Raymond dans Ginette après l’apéro: Tout schuss !

Et s’il faut justifier l’injustifiable, ils justifieront ! Nous greffer un GPS dans le cul ? Vive la liberté ! Transformer nos voisins en flics ? Cocorico ! « Évincer » des élèves non vaccinés des bancs l’école de La République ? « Un moindre mal », répond le ministre ! Enculer le secret médical ? Qu’est-ce qui te gratte, me dis pas que t’es homophobe ?!

Dans ce contexte, on ne va pas vous cacher que les quelques semaines de vacances que nous allons passer au Camping de la Gare de Cergy-Saint-Christophe n’auront pas la même saveur que les années passées; même si l’Oise est belle en cette saison, nous n’aurons pas le cœur à la fête, je le crains… En ce qui concerne le blog, nous avons toutefois programmé quelques post pour le mois d’août, rien qui ne puisse attendre la reprise épidémique de septembre, certes, mais Chez Roubi’s nous savons prendre soin de nos patients !

Sur ces bonnes paroles, on vous laisse avec le tube de l’année 95 (non.) qui ressemble étrangement à un exercice de communication du diplomate en chef de LReM.

Bonnes vacances à tous.

*

Revue de presse (Espagne)

Ouf! Je m’extirpe tout juste de la pénible lecture d’un article sur Gemser façon: « La tragique histoire de… ». Ah, faut du tragique ! C’est la base le tragique, si t’en n’as pas dans ta bio tu fais chier tout le monde ! Là je vois, Grasset vient de sortir un bouquin sur Laura Antonelli rédactionné par un rédactionneur rédactionnant habituellement dans le domaine du cyclisme pour le journal L’Équipe (Le mec est effectivement en roue libre tout du long); ben ça loupe pas, sur le site de l’éditeur, histoire que t’hésites pas à passer à la caisse: « Philippe Brunel livre ici un roman plein de grâce et d’ombre (…) sur l’histoire légendaire de la femme la plus belle du monde devenue un monstre ». Je sais pas pour la grâce, mais sur l’échelle de la pute, tu peux rajouter un escabeau ! Pareil, y a de ça quat’-cinq ans, un géopolitologue cette fois, qui nous sort « Pornification », soit sa vision toute personnelle d’une biographie de Karin Schubert, écrite pathos dans le rouge et bite à la main: « On aime sa blondeur, on aime ses seins, on aime ses fesses, et le temps passant elle comprend qu’on n’aime que ça. Comme il faut bien vivre, elle accepte de se cantonner aux rôles dénudés. De plus en plus dénudés. De plus en plus explicites. De l’érotisme chic, elle sombre dans le porno cheap. C’est la pornification. » Tadaaaaa ! Et puis surtout, ce passage sublime où le gars dénonce: « Internet est une arrière-boutique où l’on montre des saloperies sous le manteau. Il exhibe ainsi les mensurations de Karin Schubert comme on donnerait le poids et la race d’une vache ou d’un bœuf à un comice agricole » Mazette ! Le mec est in love de Karin Schubert ! Son bouquin, il l’a écrit comme on exprimerait son dégoût d’un amour souillé ! Bon, si Loulou avait passé un peu plus de temps à bosser dans l’arrière-boutique, il aurait pigé que Schubert faisait du porno bien avant de tourner avec Oury, et que sa « déchéance » n’était en somme qu’un retour à la case départ, mais qu’importe ! Sa vérité, c’est que ce sont les autres les responsables des choix de Schubert, et c’est la seule chose qui compte… Idem pour l’article sur Gemser, c’est la même soupe qu’on nous sert à chaque fois, à base d’exploitation, de rêves brisés, de films orduriers et d’innocence perdue. Rendez-vous compte, elle voulait faire du Cinéma, et on l’obligeait à tourner nue ! Peut-être même à des fins masturbatoires, on sait pas… Bref! Tout ceci n’aurait aucune espèce d’importance si ces informations, toutes aussi péremptoires les unes que les autres, n’étaient reprises telles quelles, bien souvent assaisonnées de verbatim dénués de sources et de contextes, par des loupiots kiffant plus les historiettes Twitter que les faits. Et en ce qui concerne Gemser, les faits sont sans appel: En interview, entre deux questions à la con, elle répondait à peu près n’importe quoi. Un coup qu’elle est née en Indonésie, un coup qu’elle est née en Hollande. Qu’elle veut arrêter de tourner nue, mais qu’elle continuera jusqu’à ce qu’elle soit trop vielle pour ça. Qu’elle préserve farouchement sa vie privée des journalistes, mais qu’elle tape la pose avec un Tinti nous détaillant ses formidables qualités de ménagère… A sa décharge, il faut préciser la nullité crasse de journalistes qui osent clairement tout, de ses orientations sexuelles à son signe astrologique, en passant par le montant de ses cachets; l’un d’entre-eux la confondant dans son introduction avec… Lilli Carati ! Ci-dessous, un petit florilège d’entretiens – souvent très brefs – parus dans la presse espagnole entre 1978 et 1979. Plus pour le fun que pour l’info, il va sans dire…

[Avant-propos] Consécutivement au décès du Général Franco en novembre 1975, et de la transition démocratique qui s’en suit dans le pays, la censure politique et morale espagnole régissant, notamment, la diffusion cinématographique sur le territoire, prend un sérieux coup dans l’aile. En novembre 1977 une législation provisoire sur le cinéma est promulguée en attendant le vote du Parlement, permettant ainsi la large diffusion de films jusque-là interdits. Dès janvier 1978, c’est la fête du slip. Les salles espagnoles sont abreuvées de productions érotiques jusqu’à plus soif, et, dans le domaine qui nous concerne, les films de la série Emanuelle negra sortent cul à cul sur les écrans, restant de nombreuses semaines à l’affiche, catapultant ainsi Gemser grande vedette de la galipette exotique. De janvier à décembre de cette année de folie, notre batave préférée (Après Rembrandt, faut pas pousser…) sera à l’affiche de pas moins de huit films sur le seul circuit barcelonais: « Emmanuelle 2 », « Emanuelle negra », « Emanuelle negra se va al oriente », « Emanuelle alrededor del mundo », « Emanuelle y los ultimos canibales », « Emanuelle y el imperio de la pasiones », « Dos súper-policías », ainsi que « La mujer de la tierra caliente » de José María Forqué. Quand à la presse nationale, ça n’arrête pas ! On parle d’elle chaque semaine, ou presque, tant dans les hebdos généralistes (Semana, Fotogramas, …) que dans les publications spécialisées (Yes, Interviu, Garbo, Party, Vale…); le point d’orgue de son vedettariat ibérique étant atteint lors de la venue de l’actrice à Barcelone en décembre 1978 pour le tournage du film « El Periscopio », réalisé par José Ramón Larraz.

PARTY n°60 – 5 juin 1978:

On a dit de Laura Gemser qu’elle était la Claudia Cardinale noire, leur ressemblance étant évidente, mais peut-être cette comparaison était-elle dû à sa liaison avec Franco Cristaldi, précédemment marié à Cardinale. Elle a par la suite tourné dans le film Black Emanuelle, qui fut un gros succès, puis les offres de rôles au cinéma de plus en plus nombreuses, mais toujours dans des productions érotiques. Aujourd’hui Laura a un nom qui compte, et veut commencer à travailler pour un autre type de cinéma:

Je sais que j’ai un beau corps, et que la plupart des actrices sont engagées pour leur physique, mais j’ai déjà prouvé que je peux faire du cinéma. Maintenant, j’aimerais pouvoir aborder d’autres choses et que le sexe ai moins d’importance dans mes films. Je ne suis pas contre l’érotisme, il me semble que c’est très bien, mais le cinéma ce n’est pas que ça, c’est plus diversifié, et c’est ce à quoi j’aspire.

Pour cette raison, elle a refusé plusieurs offres de films trop semblables à Black Emanuelle. Laura ne veut pas être cataloguée:

Silvia Kristel commence à être prisonnière du personnage d’Emmanuelle, et bien que je reconnaisse que ce sont de beaux films, une actrice ne saurait être qu’un unique personnage; parfois cela peut représenter un risque, surtout si le film a eu du succès.

En ce qui concerne Franco, son ancien compagnon, Laura préfère ne pas aborder le sujet. Elle veut garder sa vie privée à l’écart de sa vie professionnelle, et défend son intimité des journalistes indiscrets.

Ça n’a aucun intérêt de savoir qui partage sa vie avec moi. La seule chose que je peux dire, c’est que je suis heureuse et que j’espère que ça va continuer comme ça longtemps, car la stabilité émotionnelle affecte aussi l’activité professionnelle; tu travailles mieux et plus à l’aise quand tu es heureux, comme je le suis actuellement.

GARBO n°1336 – 6 décembre 1978:

Qui êtes-vous Laura ? D’où venez-vous ?

Je suis née en Indonésie, plus exactement sur l’île de Java, mais je suis de nationalité hollandaise. Je me considère hollandaise.

Comment a débuté votre aventure dans le cinéma ?

Tout a commencé alors que j’étais mannequin à Amsterdam. Je posais pour des magazines lorsqu’un réalisateur a vu mes photos. Il m’a aussitôt contacté pour un rôle.

Quel était le film ?

Amour Libre. [Amore libero – Free Love: ndt]

Vous ne tournez que dans des films érotiques ?

Non, j’ai interprété des rôles d’ingénues dans des films d’aventure destinés aux enfants.

Quel est votre signe astral ?

Bélier.

Quel est votre état civil ?

Je suis mariée à l’acteur italien Gabriele Tinti. Nous nous sommes rencontrés sur le tournage du premier Black Emanuelle, dans lequel il avait un rôle. Nous sommes tombés amoureux et nous nous sommes mariés.

Emanuelle passe son temps à faire l’amour. Vous vous identifiez à son personnage ?

Non, dans la vraie vie je ne suis pas comme Emanuelle.

Dans quelle mesure les femmes vous intéressent-elles ?

Elle m’intéressent en tant que personnes et en tant qu’amies.

Que faîte-vous avec l’argent que vous gagnez ?

Je voyage, je fais du shopping

Où vivez-vous habituellement ?

Avec mon mari, à Rome. Mais ma famille est en Hollande, mes parents, mes frères et sœurs sont tous hollandais.

SEMANA n°2026 – 16 décembre 1978:

Laura Gemser (Emanuelle negra) tourne actuellement à Barcelone un film intitulé « Periscopio ». Alors que la production a interdit les interviews et les photographes sur le plateau, nous avons pris rendez-vous avec l’actrice à son appartement. Un homme d’âge moyen, amical et courtois, nous reçoit.

Bienvenue ! Permettez-moi de me présenter, je suis le mari d’ « Emanuelle ».

C’est la stricte vérité, Laura Gemser est effectivement mariée.

Et heureux de l’être, corrobore-t-il.

Gabriele Tinti, le mari, est un vétéran du cinéma italien qui a plus d’une dizaine de films à son actif.

Nous nous sommes rencontrés en Afrique, durant le tournage d’ Emanuelle negra.

Combien d’années les séparent-ils ?

18 ans. Mais la différence d’âge m’importe peu. De plus j’aime les hommes plus âgés, précise-t-elle.

Êtes-vous fidèle ?

Oui. La jalousie est mon pire défaut.

Gabriele hoche la tête et ajoute:

En bon italien, je suis aussi très jaloux. Je ne supporterais pas qu’elle me trompe.

Toute ressemblance avec les thèmes d’ « Emanuelle » ne serait que pure coïncidence…

Quel type de femme au foyer est Laura ?

Une merveille. Elle cuisine, lave, coud, repasse… Nous n’avons besoin d’aucune aide car elle s’occupe de tout.

Désirez-vous des enfants ?

Oui, mais plus tard, répond-elle. Actuellement je suis au meilleur de ma carrière et je ne veux pas me disperser.

Est-il vrai que pour chaque film, vous gagnez autant qu’on le dit ?

Que dit-on ?

On parle de quinze millions de pesetas…

Si c’était le cas, j’aurais déjà pris ma retraite afin de me reposer pour le restant de mes jours.

Vous devez beaucoup au rôle d’Emanuelle ?

Tout.

Que faisiez-vous avant d’être actrice ?

J’étais photo-modèle.

Est-ce un exercice ingrat de se dénuder dans des films ?

Ça fait partie de mon travail, je m’y suis habituée.

Parlons de votre rôle dans « Periscopio »…

J’ai le rôle d’une infirmière… Mais une infirmière très particulière. Elle passe son temps libre avec son amie (Barbara Rey) à traumatiser son jeune voisin.

Pensez-vous continuer dans le domaine de l’érotisme pendant longtemps ?

Jusqu’à ce que je ne sois plus assez jeune pour le faire, ou que je sois devenue millionnaire

Qu’en pense Gabriele ?

– Je pense qu’elle devrait continuer dans la profession… Je ne l’en empêche en rien.

Êtes-vous souvent séparés ?

Non, nous ne nous séparons jamais. Même s’il faut pour cela refuser des contrats.

PRONTO n°346 – 25 décembre 1978:

Où êtes-vous née ?

Je suis née à Utrecht (Hollande), mais ma famille est d’origine asiatique, c’est la raison de ma couleur de peau.

Combien de films avez-vous tourné ?

Quatorze ou quinze je crois, mais en Espagne c’est le second. Le premier était La Mujer de la Tierra Caliente, dirigé par José Maria Forqué.

Quel est le titre de celui-ci ?

Ça s’appelle El Periscopio, la sortie est prévue simultanément à Madrid et Barcelone pour la fin janvier, début février.

Quelle sensation vous procure le fait de tourner avec un enfant comme Angel ?

Il est beaucoup trop jeune pour me procurer quelque sensation que ce soit; et puis le film n’est pas très osé. De plus Angel est doublé pour les deux seules scènes qui pourraient paraître risquées vis-à-vis de la censure.

SEMANA n°2074 – 18 novembre 1979:

Vous avez d’autres films d’Emanuelle en préparation ?

Non, rien de ce type. Je n’accepte plus de me dénuder.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que je pense que tout a une fin.

Laura Gemser est une femme intelligente, qui sait que le filon que représente son petit corps d’ébène a tendance à s’estomper, et qui commence déjà à envisager son avenir loin des caméras et des projecteurs.

Mon rêve ? Reprendre un jour les études de médecine que j‘ai dû interrompre.

A l’heure où nous lui parlons, Laura parle cinq langues, elle étudie l’archéologie et suit des cours de pharmacopée.

Que devez-vous au personnage d’Emanuelle ?

La célébrité et une confortable situation économique.

Au contraire, que lui reprocheriez-vous ?

D’avoir conditionné mon travail d’actrice.

[Trad. A.R]

Édito février 2019

Édito fév.2019C’est qu’il en deviendrait presque drôle l’autre con ! Je sais pas si c’est du perso ou si on lui écrit ses vannes, mais le sketch de « Jojo le gilet jaune », dans le genre comique de répétition ça envoie le jus, non ? C’est-à-dire que la surenchère c’est un style, mais c’est comme Monty Python, ça plaît pas à tout le monde. Faut être dans l’esprit du bordel, sinon t’as vite fait de quitter la salle et de te pointer dans une agence du Crédit Lyonnais pour y refaire la déco à grands coups de cocktails Molotov, c’est le risque.

À ce titre, je trouve les gens vachement zen dans l’ensemble… Je veux dire, face au Macron qui se prend pour un chef de gang façon « Les Guerriers de la nuit », punk à chien d’un Establishment garant du sacro-saint Ordre Républicain (Ah bon?), porte-parole d’une France aphone, malmenée par ces « Factieux » (Ah bon?), une France qui n’aurait qu’un désir, faire paisiblement ses courses le week-end sur les Champs-Élysées (Ah bon?), sinon de consommer, dans des rues commerçantes moches, de villes de province moches, des produits moches fabriqués dans des usines moches d’un Tiers-monde, Demi-monde, Monde, rendu dégueulasse à force d’exploitation, de cynisme et de vénalité. « Pauvre France » lit-on de toute part, alors que « Pauvre Monde » en fait.

Mais quand même, faut avouer, ici ça va pas fort non plus. Pas parce que ça se tatane, hein ! Non, d’autant que ça se tatane globalement peu, bien moins que l’ORTF voudrait nous faire croire en tout cas. Ou plus exactement, ça tatane du côté de la matraque et du LBD; mais ça, on a pigé depuis un moment que c’est pas super halal aux infos, donc motus… La seule chose dont on soit sûr en revanche, c’est que les services d’urgence sont pas blindés de flics à l’agonie. Non, c’est pas une preuve, c’est un signe.

Ce qui fait que ça va pas fort, c’est qu’il semble désormais impossible à quiconque dans ce pays de se s’opposer physiquement à ce fameux système politico-financier que tout le monde il est contre, sans être immédiatement acculé dans le résistant cordage du racisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie et du sordide d’Extrême Droite; sinon de l’anarchisme violent, voire de l’  « Ultra » Gauche totalitaire. Je sais, faut être souple. (1)

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, prétendre agir pour le bien commun en s’en emparant (du bien commun), et le cas échéant, disqualifier toute forme de contestation « Ultra / Extrême », forcément, sous couvert de lutter contre LA BÊTE IMMONDE, cette fameuse… Que ferait-on sans elle, franchement ? Que serait la classe politique française sans Poutine, LES HEURES LES PLUS SOMBRES DE NOTRE HISTOIRE et les régimes dictatoriaux d’Amérique latine, je vous le demande ?

Édito fév.2019 - 2

Ainsi Mme Michu – qui se les gèle sur son rond-point depuis douze semaines, et dont le gamin a peut-être perdu un oeil lors d’une manif’ – serait-elle alternativement manipulée par le Kremlin, Steve Bannon, le dangereux putschiste mitterrandien Jean-Luc Mélenchon, et une bande de néo-nazis qui ferait passer l’ex fi-fille à son papa Le Pen pour un parangon de vertu républicaine, sans qu’à aucun moment on ne puisse concevoir le fait que Mme Michu, de son rond-point, à tout ce beau monde elle lui pisse au cul !

Mais il est vrai que pour ce faire, il faudrait s’intéresser un tant soit peu à la vérité, sans constamment chercher à la travestir pour ses intérêts personnels ou ceux de sa hiérarchie. Car en vérité je vous le dis, La Vérité n’est plus. En 2019, La Vérité c’est chacun qui voit. C’est comme la chaude-pisse, chacun la sienne, pis t’es prié de pas mettre ton nez dans celle des autres, merci bien.

Le Boss lui-même, dans son fameux sketch « (Du travail) Je traverse la rue et je vous en trouve », fait preuve d’un rapport à la vérité tout relatif, n’hésitant pas à convoquer pour l’occasion un De Funès affirmant dans « Le Tatoué » : « Quand j’étais tout petit j’étais pauvre, pauvre, pauvre… Alors j’ai travaillé et je suis devenu riche, riche, riche ! ». Si cette vérité présidentielle correspondait en quoi que ce soit à celle des millions de travailleurs pauvres, pauvres, pauvres de ce pays riche, riche, riche, j‘aime autant vous dire que La Française des Jeux serait devenue une association de quartier depuis belle lurette, et Les Restos du Coeur ce qu’ils auraient toujours dû être, une vanne pas drôle, un bide total.

Hors, non seulement ce n’est pas le cas, mais vous êtes priés de continuer de marcher droit et surtout de fermer vos grandes gueules d’affamés, sinon pan-pan tutu. Affirmez que Macron roule pour les riches avec l’argent des pauvres : Populisme, jeu du Front National ! Que c’est un ancien de la banque Rothschild, que son gouvernement est un fief de lobbyistes : Antisémitisme, circulez ! Que ses flics bastonnent, mutilent, éborgnent, et jouissent : Islamo-gauchisme, en taule ! Qu’on l’imagine bien sucer Benalla entre deux passages à tabac de manifestants : Complotisme ! Homophobie ! Sombre merde ! Oui, certainement un peu de tout ça, et s’il en reste vous me le mettez quand même, j’en ferai bon usage.

Car s’il est une chose évidente, c’est que la radicalité politique d’une gouvernance amène à la radicalisation politique de ses opposants, autant que d’atténuer sans cesse les nuances chromatiques, on se retrouve vite fait avec du noir et blanc, une pensée binaire, du « pour » ou du « contre », et plus rien au milieu.

A.R

(1) Putain, ce nouveau truc aussi… Franchement les gars, va falloir vous habituer à pieuter à côté d’un dictionnaire si vous voulez pas vous faire violer les neurones pendant la nuit. Alors… définition d’ « Ultra » dans le Larousse : « Personne qui pousse à l’excès ses opinions ». En sachant qu’en France l’Ultra Gauche ça commence à Méluche, je te laisse imaginer le profil du type qu’a voté Philippe Poutou en 2017. Brrrr… De l’écrire j’en frissonne !

(2) Photos non créditées – Source Twitter.

Édito janvier 2019 :

goodbye emmanuelC’est moi ou on a définitivement perdu le président ? Sérieux, le gars tu vois sa tête à la télé, on dirait Donald Pleasence dans New York 1997 ! Putain, mais calme-toi Manu ! Respire, fais du sport, va à la pêche, prends six mois de vacances, baise, re-sour-ce-toi ! T’as l’air contrit, t’es tout crispé, tu transpires qu’on jurerait que tu t’es assis par mégarde sur Rocco Siffredi… Pis arrête de tabasser les gens, c’est pas cool ! Ou au moins fais-le toi-même ! Toujours déléguer, déléguer… Ça devient chiant à la longue ! Il est de ces choses que l’on doit faire seul, comme un grand, sans se planquer systématiquement derrière plus fort que soi. A ce propos, je voudrais pas être flic dans les années à venir… Oh, putain ! les mecs ils vont prendre au moins pour autant qu’ils ont donné ! Déjà socialement parlant ça va être chaud pour leurs têtes de cons, les gars vont vivre dans une réalité alternative, un monde dans lequel ils ne peuvent décemment plus être policiers aux yeux de leurs concitoyens sans passer pour des tortionnaires, des putes ou des percepteurs… En même temps, flic, quelle drôle d’idée ! Pis tout ce bordel au nom de la sacro-sainte « Réforme » ! C’est bien simple, depuis que je suis en âge de lire le journal, n’importe lequel, le truc des élus et des ministres c’est « La réforme ». C’est une passion chez ces zouaves, « La réforme », kif-kif le catéchisme chez les curetons, ou le pied au cul chez les bidasses. Ils y passent un temps dingue à réformer ! Un fric fou, surtout. Du coup j’ai vérifié l’étymologie de « Réforme » dans le Littré pour être sûr; ben je vais rien t’apprendre, ça vient de « Forme », du latin « Forma ». Comme dans « formation » politique, ce genre… Bon, là-dessus y a Kant qui débarque et qui nous explique, en allemand et avec ses mots à lui, qu’il serait peut-être pas con de différencier « la forme » d’un concept , donc sa généralité, de « l’objet » du concept. Donc sa matière, sa substance, son fond. D’où l’expression politicarde de base à la j’t’embrouille poupouille : « Différencier le fond de la forme » d’un projet de loi, d’un discours politique, de papa sur maman, ou papa, ou maman sur maman, ou maman dans papa sur maman, bref ! fume, c’est du belge ! L’écologie par exemple. Dans la forme Manu il s’en occupe : Taxe carbone, transition énergétique, grenelle de l’environnement, marche pour le climat, tout ça… Mais dans le fond il en a rien à branler : Les gros pollueurs (Total, Lafarge, Mittal, tous en fait) sont exonérés de taxe carbone, qui n’a par ailleurs d’autre fonction que de compenser le manque à gagner de la suppression de l’ISF. Fond / Forme. Sécurité routière, limitation de vitesse, radars, péages, vous voulez ? Tabac ? Santé publique ? Lotto du patrimoine ? Evasion fiscale ? Carlos Ghosn ? Respect des lois et des institutions ? Manu, Manu, Manu… Si tu crois que c’est aux bisseux que nous sommes que tu vas la faire à l’envers… Des spécialistes de la Brucesploitation ? Des gars allaités à la flying jaquette, aux craignos monsters savamment planqués derrière des artworks insensés et autres rip-off italiens de Terminator, Rambo, Mad Max, t’es sérieux ?! Penses-tu sincèrement que nous sommes incapables de différencier le Fond de la Forme après toutes ces entourloupes ? Bordel, même Black Emanuelle elle a jamais été noire ! Aucun effort les gars…

Édito octobre 2018 :

ThatcherChic, un dimanche pluvieux ! Le dimanche pluvieux c’est quand même le meilleur ami du blogueur célibataire, sans enfant(s) à charge, et qu’a rien branlé depuis des lustres, qu’on se le dise. En plus c’est octobre, mois de merde s’il en est (qui ne souffre la comparaison qu’avec ce gros con de novembre, lui aussi über mois de merde), donc ça roule; clopes, café, gueule de bois, solitude, misère sexuelle : on est au top, ça va chier. Alors que s’est-il passé depuis tout ce temps, hein ? Rien. Refonte du blog, des trucs techniques bien chiants à gérer, sans aucun intérêt pour le lecteur, des embrouilles avec WordPress, la pub qui débarque sans prévenir, trop de matos accumulé depuis 2011 pour pas assez d’espace de stockage, ce genre… Il a fallu faire des choix, supprimer des posts, des photos surtout, déplacer nos archives vers un autre blog créé pour l’occasion, une sorte de site « miroir » permettant à l’utilisateur de consulter la documentation en dépit de ces embrouillamini qui ne le concernent en rien. C’est aujourd’hui chose faite, mais bordel que ce fut fastidieux ! D’autant qu’on l’adore la Gemser, et on l’aime ce blog, mais entre une prise de tête html et un couscous entre potes, clairement y a pas photo, si tu me cherches je suis au bistrot !

Bref, si vous voulez jeter un oeil au résultat de nos efforts, il suffit d’aller dans la section « Filmographie » du blog, en haut à gauche de l’écran, et de cliquer sur le lien « Fiche du film » correspondant au titre que vous désirez consulter, « Ator », « Voto di castità », que sais-je… Vous serez redirigé vers la fiche technique du film en question, comportant, si ma mémoire est bonne, le synopsis du film, les infos sur le casting, la réal, les boites de prod’, les dates d’exploitation pays par pays, les titres alternatifs de l’oeuvre sélectionnée, aussi des critiques ciné d’époque en divers langues, et puis bien sûr les affiches, les lobby cards, des coupures de presse, jaquettes VHS, DVD, etc. Une mise à jour sera effectuée chaque trimestre avec la liste détaillée des ajouts pour chaque film. C’est pas super sexy mais c’est encore ce qu’il y de plus simple pour le lecteur, me semble-t-il. Par ailleurs, il manque à cette heure quelques références, comme « Notti porno nel mondo » et le téléfilm « Skipper », on s’en occupe, promis. En ce qui concerne la page principale du blog, elle ne sera dorénavant consacrée qu’aux news, aux articles, aux biographies, et aux éditos éventuels. Et surtout à la Presse !

A ce titre, la section « Bibliothèque » du blog liste par ordre chronologique toutes les publications qui, à notre connaissance, consacrèrent leurs pages au cas Gemser. C’est totalement unique en ce sens que ces centaines de références constituent le listing le plus complet du ouèbe sur ce thème précis, et que vous pouvez évidemment consulter les pages des magazines, des fanzines et des livres référencés en cliquant sur le lien attribué à chaque publication.

Tiens, puisqu’on parle Publications et Référence : Vidéotopsie !

Videotopsie Filmirage p01

Certes, à l’instant où vous lisez ces lignes l’ultime opus du fanzine est déjà en rupture de stock; mais que voulez-vous, à Chez Roubi’s, las du tempo facebouquien et de l’analyse touiteurienne, nous cuisinons « minute » et adaptons désormais l’élaboration de nos bafouilles à notre emploi du temps. Il n’en demeure pas moins que nous avons dévoré le numéro consacré à Filmirage lors de courtes estivités (soit des festivités estivales) en territoire biarrot.

Videotopsie Filmirage p02

Réduite à la simple expression de ses trois rédacteurs – Ce qui nous laisse à penser que, soit les meufs savent pas écrire, soit le Bis c’est vraiment un truc de membrés -, la Vidéotopteam nous a rédactionné un maousse de numéro entièrement consacré à l’une des grandes obsessions franco-françaises de ces cinq dernières années : Joe D’Amato. Oui, encore lui ! Frise-t-on l’overdose ? Hum… Non jamais vraiment pour être honnête, et ce pour la bonne et simple raison que si le gros de l’affaire a largement été traité (Fanzines, livres, bonus DVD, sites spécialisés, etc.), il y a toujours à dire, à faire, et tant de recoins filmographiques à explorer, encore.

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D’autant qu’il semble de plus en plus avéré que l’on n’aborde jamais aussi justement le sujet qu’en France. Je sais pas pourquoi. Peut-être le champ lexical, le nombre de neurones actifs, ou le fait qu’on soit champions du monde de football… J’écris ça en toute humilité, vraiment, mais à un moment faut quand même se rendre à l’évidence.

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Les italiens, globalement, se contre-foutent de leur cinéma d’exploitation, et dans le meilleur des cas auto-éditent des bouquins imprimés sur papier chiotte avec la vigueur d’un fonctionnaire à six mois de la retraite; les ‘ricains, un temps à l’avant garde, sont des poseurs sous perfusion Instagram qui dégobillent inlassablement les mêmes clichés à base d’ « Infamousse », de « Sleazy », de « Sex & Gore », et de « Schlockmeister » mon zob;

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l’Espagne relève parfois le gant, certes, mais elle aussi avec la vitalité d’un arthritique en rade de skunk; quand à l’Allemagne, comme d’hab’, elle nous rappelle les heures les plus sombres de notre Histoire, cette salope ! Pis en plus on parle pas la langue because on a opté pour Berbère LV2 au collège. Ce qui a franchement plus de gueule que le boche quand tu squattes un taudis de 10m2 à 800 boules par mois Porte de la Chapelle…

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Tout ça pour dire que Vidéotopsie a de nouveau fait le taf, que l’on vous recommande d’acquérir tout ce que vous pouvez trouver sous son label, et qu’il va nous manquer ce fanzine. Vraiment.

A.Roubi

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