Carlo De Mejo (1945-2015)

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Que ferait-on sans les fans de Lucio Fulci ? Toujours au taquet, à bloc dès l’aube, qui dorment trois heures la semaine, excavateurs de C.V, énumérateurs d’âmes les yeux rivés au néant, l’intégrale Lovecraft reliée peau de couilles véritable toujours à portée de main, tels sont-ils en vérité je vous le dis, et c’est pas facile tous les jours je vous prie de croire. En revanche pour les nécros on peut toujours compter sur eux. C’est-à-dire que dans ce monde qui est le leur, avoir tourné dans un Fulci c’est un peu pareil avoir été Bond girl dans le nôtre. Alors si en plus y’avait du zombie dans ton Fulci que t’as tourné, là t’es sûr d’une chose, quelque part sur terre quelqu’un pense à toi et le moment venu ta fiche Wikipedia sera mise à jour sous 24 heures chrono garanti sur facture – le fan de Fulci aimant l’ordre et les trucs bien rangés pire encore que le style néo-gothique. En partant de ce postulat nous pouvons donc affirmer sans craindre d’être exagérément péremptoire que le Fulcisme se situe à l’exact opposé du courant de pensée Mattéiste, nettement plus libertaire, fantasque, et vas-y fume c’est de la Skunk dans son approche cinématographique. D’où ma question aux scientifiques de nos lecteurs : Peut-on, à court terme, envisager de modifier l’ADN Fulciste par transfert de gènes Mattéistes afin qu’il gagne en volume et soit plus rigolo plus vite et pour moins cher ? Et si Oui, à la fin c’est qui qui gagne ? L’acteur italien Carlo De Mejo est décédé cette fin de semaine dernière sans nous avoir donné son avis sur la question, et c’est bien dommage. Fils de l’actrice Alida Valli (« Le troisième homme » (1949), « Les yeux sans visage » (1960) et du compositeur-artiste peintre Oscar De Mejo, Carlo avait travaillé pour Fulci à plusieurs reprises au début des années 80 (« Frayeurs », « La maison près du cimetière », « Manhattan Baby »), ainsi que pour le binôme Mattei/Fragasso à cette même période, celle de « L’autre enfer » (1981) et de « Révolte au pénitencier de filles » (1982), mètre étalon du WIP fauché dans lequel l’acteur partageait l’affiche avec Laura Gemser, Franca Stoppi et Gabriele Tinti. En dépit d’une filmographie tout ce qu’il y a de respectable, le sort est à ce point farfelu que Carlo nous quitte alors que la blogosphère et les sites ricains spécialisés n’en finissent plus de commenter ce même « Révolte au pénitencier de filles / Women’s Prison Massacre » via l’édition Blu-ray commercialisée en début de mois par le label californien Scream Factory ; De Mejo remportant la palme de l’épitaphe haute définition 2015 les doigts dans le nez.

A.R

Pourquoi pas ? – La Biographie de Sergio Gobbi, 2014 (France)

Gobbi-Bio– « N’empêche, les politiques c’est vraiment des putes. Pis pas du premier choix, tu me crois ! Nan, plutôt c’est de la radasse de quartier qui te fait la totale quand t’es bien bourré, pis qui te pique tout ton fric et balance à ta femme avant que t’as fini de dessaouler… Tu sais, de la pute qui gère les taros en fonction de la concurrence, de la bonne grosse teuhpu d’enfoiré de sa mère catégorie neumbeurouane, que c’est. »

– « Ah non, mon Jeannot ! Je peux pas te laisser dire ça ! » que je lui fais à Jeannot, « Tu peux pas mettre tout le monde dans le même panier ! Les putes, elles, c’est la misère sociale. Les filles elles choisissent pas, faut pas croire. Y a pas d’études pour faire pute, par exemple ! »

– « Mon cul, qu’y en a ! Sciences Po, HEC, ENA, les derniers claques de France ! Et Open-Bar chez Collabo avec ça, les mêmes que sous Pétain ! »

– « Mais là tu fais dans l’anti-élite primaire, bordel ! Déjà l’ENA c’est Gaulle-de, pis on a quand même cette chance à l’Hexagone, qu’on en voit qu’ont même pas obtenu le brevet des collèges et qui finissent à l’Élysée, merde ! Les ministres analphabètes on en parle jamais, pourtant c’est pas ce qui manque, je te jure … Et pas qu’à l’Intérieur, aux Sports ou à la Culture : A Matignon, mec ! »

– « Matignon ? T’es sûr ? »

– « Clair ! Je te garantis que pour sucer un flic, t’as pas besoin d’avoir fait péter le score à un examen colorectal ; les putes ont rien à voir là-dedans … »

– « Ouais, bin colorectal ou pas, c’est vraiment des putes … (Silence) … Et sinon, ton blogue, ça roule ? »

Moi, tu te doutes, trop content de changer de sujet de conversation et de calmer le jeu avec Jeannot, je commande recta une nouvelle tournée à Nasser, et j’embraye tant que je peux : « Justement, à ce propos je voulais te demander, tu sais ce que c’est toi, une « hagiographie » ? »

– « Ouaip’, une hagiographie c’est comme quand les larbins de l’UMP écrivent la fiche Wikipédia de Sarkozy. C’est le truc ça te fait te demander pourquoi entre deux mises en examen, le gars il a pas été canonisé. »

Putain, le Jeannot qui lâche rien. Il s’en cogne du blog, je vais ramer sec, je le sens. « Bref, je te pose la question parce que je viens de voir sur Amonzob.conne un bouquin consacré à Sergio Gobbi ; et je dois dire que la lecture de certains extraits, pour succincte qu’elle fût, m’a pour le moins laissé perplexe … »

– « Perplexe ? »

– « Perplexe. »

– « Ah, perplexe c’est autre chose ! Perplexe, c’est quand tu votes pour un socialiste dont l’ennemi c’est la finance, et que une fois élu il fout en tôle des altermondialistes après leur avoir fait péter la gueule par ses CRS ! »

– « Nan, mais je sais ce que c’est « Perplexe », je veux dire … Tu connais Sergio Gobbi ? »

– « Gobbi … Gobbi … « International Prostitution – Brigade criminelle » (1980), pseudo Elie Blorovich, avec Jean-Louis Broust, Laura Gemser, Gabriele Tinti, chef opérateur Jean Badal. Une flèche qu’a bossé sur Playtime dont tu causais l’autre jour, Badal … On se fout de la gueule de Gobbi, franchement, y a pas de quoi.»

– « Ah ? Tu lis mon blog ? »

– « Ouais, et c’est vraiment de la merde. »

A.R

– Présentation de l’éditeur –

Sergio Gobbi a à peine 20 ans, lorsqu’il s’installe en France. Il y apprend le Français, l’Art Dramatique, se faufile dans la vie parisienne de la fin des années 1950. Curieux et passionné, il se retrouve très vite aux côtés de Raymond Rouleau et de Jean Renoir, devient l’assistant de Roberto Rossellini lors du passage de ce dernier à Paris. À partir de ces instants, sa passion, bien ancrée pour le cinéma, ne cesse de grandir. À 21 ans , le cinéaste réalise et interprète L’espace d’un matin, son premier film. Sergio Gobbi entame alors une longue carrière de réalisateur, scénariste, producteur, distributeur, carrière qui le conduit à côtoyer, diriger, accompagner bon nombre des grands noms du cinéma international, tels Roman Polanski, Giuseppe Tornatore, André Cayatte, Marco Ferreri, Georges Lautner…. Au-delà de sa filmographie personnelle, où l’on trouve, Le Temps des loups, Un beau monstre, Les galets d’Etretat, des dizaines de films portent la marque de ce professionnel de l’image qui sait également se mesurer avec succès aux exigences de la série télévisée grand public. La Taupe programmée en mai 2007 sur TF1 bat des records d’audience en dépassant les 9 millions de téléspectateurs. C’est lors d’un tournage du premier épisode de Affaires étrangères (série télévisée) en 2010 (4 épisodes de 90′ pour TF1) que Sergio Gobbi découvre la République Dominicaine. Séduit par ce pays, il décide, en parallèle de ses activités de producteur en France, de créer une société de production à Saint-Domingue. Il est à l’origine de la première coproduction Franco-Dominicaine et produit le second long-métrage d’une des rares femmes réalisatrices dominicaines. Le film Cristo Rey de Leticia Tonos atteint près de 90 000 entrées au box office dominicain et vient de recevoir l’honneur de représenter le cinéma dominicain pour la présélection des nominations aux Oscars 2015. En 2013, il produit le remake d’un de ses premiers succès mondial « L’Étrangère » (1968). Sous ses conseils avisés, La Extraña (2014) a été réalisé par César Rodríguez. Après plus de 50 ans de carrière, Sergio Gobbi est toujours aussi passionné et continue de développer des projets pour la France et la République Dominicaine. Il a confié cet insolent destin à son ami et journaliste Michel Palmieri et c’est tout naturellement qu’est venu cette envie de publier et de partager ce livre. En décembre 2014, il est récompensé pour l’ensemble de sa carrière en recevant le prix « THE BEST ».
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